En sortant du lycée, ce qui mettait Erza le plus en joie après la pensée qu'il allait retrouver son fils, était le fait de pouvoir courir jusqu'au Starbuck pour pouvoir se prendre un café au lait. Il ne pouvait souffler qu'après ça, et uniquement après ça. Il s'assit à une table et sortit son téléphone pour consulter les divers messages qu'on lui avait envoyé. Au loin, il repéra un groupe de lycéens de la classer de terminale trois. Il hocha la tête et avala une gorgée de son café.

Autour de lui également, des couples. Et ça l'attriste toujours. Il caresse l'anneau qu'il porte à l'annulaire, que certains prennent pour une alliance. Qui en est peut être une, au final. Et ses pensées dérivent en direction de Sidney et d'Armani qui lui manque et qui va revenir. Il en frémit d'excitation et pourtant il a peur. Parce qu'il lui a caché trop de chose, Armani pourrait le repousser et l'abandonner complètement et ça, ça serait trop dur. Il aurait du lui dire dès le début, martèle sa conscience.

Erza termine son café. La seule chose qui lui donne moins peur est de savoir qu'il pourra retrouver son fils en arrivant et il ne demande que ça. Il sourit en songeant qu'à bientôt quatre ans, il arrivait à avoir des conversations avec lui. Il jeta le gobelet et hésita avant d'aller en reprendre un autre. Avec des noisettes cette fois, mais pas de sucre. Il sourit en y goûtant et regarda la rue derrière la baie vitrée. Il avait envie de revoir Armani mais ... il allait lui faire du mal, tellement de mal.

Deux mois et demi. Cela faisait déjà deux mois et demi que j'avais débarqué à Londres, et que je siégeais tantôt au haut de ma tour commerciale, étant le pdg international de Lawls Industrie, ou bien chez moi, dans ma superbe maison qui n'était certes pas si grande que cela, mais bien luxueuse. Quatre chambres, dont une qui avait été transformée en bureau et une autre en salle de sport. Eh oui, j'entretiens mon physique. Pas d'étage, ce n'est pas nécessaire. Une chambre d'amis donc, et ma chambre, la plus grande. Et je dispose bien sûr d'une salle de bain personnelle, tandis que l'autre salle de bain séjourne entre la salle de sport et la chambre d'amis. Pas d'étages, je ne n'aime pas ça, une grande cuisine américaine et une grande salle, du moderne, mais pas trop. Et puis j'ai Lily, ma femme de ménage, qui s'assure à ce que tout soit propre et qui me prépare le dîner. On peut dire que depuis que je suis le pdg de l'industrie de mon père, tout pourrait me sourire. Je suis plutôt beau garçon, riche, et pas trop vieux. Mais hélas, déjà amoureux, de la même personne depuis bien longtemps.. Même si cela fait huit ans que je ne l'ai pas vu. Secouant la tête, je prends le temps d'étirer tout mes muscles avant de sortir de la salle de sport, comme chaque matin, puis me dirige vers la salle de bain, pensif. Depuis presque un an, je dirige cette société, ayant apprit sur le tas. J'ai d'ailleurs recruté quatre associés, qui séjournent chacun dans un pays différents, et qui sont là pour m'aider. Il y en a un à New-York, un à Sydney, un à Tokio et un à Londres, avec moi. Pour ma part, je bosse très peu, je lui laisse le travail. Ils le comprennent tous et ne m'en veulent pas, après tout, je suis leur chef aussi. Je suis tout en haut de la tour, que c'est plaisant.

Une fois propre et lavé, j'enfile un costume qui me met bien en valeur, pantalon pas trop large, veste bien boutonnée. Un dernier coup d'œil dans la glace, j'ajuste ma coiffure puis je me décide à sortir. Mon jardin est grand, lui aussi, et heureusement qu'Edgar s'en charge. C'est mon intendant, et mon jardinier. Il est utile. J'ai aussi un chauffeur, Julian, qui est remplacé par Edgar quand il doit s'absenter. En tout cas, de ce côté, je n'ai pas à me plaindre. Oui, mais j'ai toujours ce poids dans la poitrine. Et comme tous les jours, je vais au centre ville. Je passe mon temps à chercher Ezra. Celui qui fait encore battre mon cœur. Celui que j'attends depuis huit ans. Tout ça, tous les efforts que j'ai fais, reprendre l'entreprise après la mort soudaine de mon père, tout n'était que pour lui. Pour que je puisse le rejoindre une fois certain de pouvoir m'établir à Londres. Et maintenant, me voilà, à passer trois mois pour le retrouver, ce foutu brun qui fait chavirer mon cœur.

Son deuxième café au lait avec des noisettes en main, Erza baille et ressent une grande envie de boire ce café chez lui en regardant son fils courir partout. Il pourrait lui faire la surprise de rentrer plus tôt avec des gâteaux comme ils les aiment tout les deux. Il se lèche les lèvres d'avance. Tout comme Erza, Jonah a un goût prononcé pour les choses sucrées. Il avale une bonne gorgée de sa boisson avant de sortir dans les rues pleines de gens pressés de rentrer. Il songe à autre chose, marche sans vraiment faire attention à ce qu'il fait et rentre dans un autre piéton.

L'instant suivant, Erza est étalé de tout son long sur un autre passant, le café est renversé, les tâchant tout les deux et il entend les exclamations des passants. Il regarde l'autre homme, horriblement gêné et se fige en reconnaissant Armani Lawless. Erza ouvre la bouche et ne la referme pas, les yeux figés dans ceux de son ancien amant.

" ... Armani ... ? C-C'est vraiment toi ?"

Son coeur s'affole, son rythme cardiaque s'emballe. Il se sent incapable de bouger, l'environnement n'existe plus. Il n'y a qu'eux dans une bulle temporel qui les regarde. Il se mord la lèvre et sa main vient caresser sa joue.

"Oh mon Dieu ... Armani t-t'es là ..."

Pris d'un élan, Erza se relève enfin en marmonnant un "Pardon ...". Il a renversé son café, mais il s'en fiche pas mal parce qu'Armani est là, devant lui. Il le fixe, encore ébahi.

Je marche sans but, regardant autour de moi, fixant parfois l'écran de mon portable où est affiché une photo assez récente d'Ezra, qu'il m'avait envoyé dans une de ses lettres et que j'avais scanné pour l'avoir dans mon téléphone dernier cri. J'avais légèrement faim, mais je préférais le chercher au lieu de manger, je ne voulais pas risquer de le manquer. Alors tant pis, je mangerais ce soir, lorsque tout mes espoirs seront vains. Et que je serais certain que cette journée n'aura pas été la bonne. Me mordant la lèvre, je continuais de marcher, fixant mon téléphone, pour vraiment imprégner son visage bien que je le connaisse par cœur, et je relève la tête pour regarder de nouveau autour de moi.. Lorsque je me retrouve soudainement au sol, serrant mon portable pour ne pas le lâcher tandis que mon crâne se cogne durement contre le sol. Outch. Je lâche un petit gémissement et ferme les yeux sous le coup, la douleur irradiant ma boite crânienne, avant qu'elle ne s'apaise aussi vite qu'elle est venue. J'aurai peut-être une légère bosse. Je soupire doucement et ouvre lentement les yeux, avant de les écarquiller de surprise. Je jette un coup d'œil à mon portable, puis a la personne face à moi tandis que des larmes de joie montent doucement.

« Ez.. Oh Ez.. Tu es là.. T'es face à moi.. »

Les larmes coulent sur mes joues pendant que je me redresse en même temps que lui, doucement, puis que je le serre très fort dans mes bras tout en remettant mon portable dans ma poche. Et je le serre, je respire son odeur, je l'enlace. Mon cœur bat doucement contre son torse, nous sommes presque de la même taille, ça me fait sourire. Il a bien grandit, il est beau, toujours aussi beau. Les larmes roulent sur mes joues tandis que je dépose mes lèvres dans son cou, que je l'enlace. Et doucement je m'apaise. Enfin, je l'ai retrouvé.

En se retrouvant collé à l'amour de sa vie, Erza ne peut se retenir de pleurer. Il se sent à sa place, il a retrouvé Armani. Maintenant plus rien ne compte. Tant que la bulle n'explose pas. Erza sourit et pousse un soupire de soulagement. Armani est là, il le touche, il le frôle et il l'embrasse. Oh sa bouche, son corps. Comment a-t-il pu se passer de lui si longtemps ? Il caresse sa joue et prend sa main en souriant.

"T'as gardé l'anneau .. toi aussi ... Oh Mani ..."

Presque incapable de parler, les lèvres d'Erza se posent sur celles d'Armani avec un léger frémissement. Comme elles lui ont manquées, mon dieu mon dieu. Enfin il est là. Le baiser se prolonge, s'approfondit. Erza embrasse Armani comme un premier baiser d'écolier, du collégien qu'il était quand leurs lèvres se sont touchées pour la première fois.

"Oh mon Dieu Armani ... on s'est retrouvé ... t'es là ... j'arrive pas à y croire."

Erza caresse la peau de son amoureux. De son chéri, de son homme. De cet homme qu'enfin il vient de retrouver.

"Tu restes hein ? Je veux plus jamais être séparé de toi ..."

Doucement, Armani le serrait contre lui, pleurant aussi, trop heureux de le retrouver. Il était là.. Il était enfin là. Il n'avait pas passé vainement trois mois dans la capitale anglaise sans aucun retour. Non, enfin, il l'avait retrouvé. Enfin debout, les deux hommes s'embrassent, Armani se colle à lui, l'enlaçant. Enfin là. Il sourit doucement tandis que son amour enfin retrouvé lui prend la main. Il l'écoute, regarde leurs mains enlacées et remarque l'anneau jumeau du sien, qui se touchent, se frôlent dans un doux bruit de métal. Qu'est ce que ce bruit lui a manqué. Cette main chaude dans la sienne. Cette douceur. Quel bonheur.

« Oui.. Je ne l'ai jamais enlevée.. Ez.. Ezra t'es là.. »

Il a les larmes aux yeux et frémit lorsque son homme l'embrasse. Il ferme les yeux, souriant doucement, tandis qu'il prolonge le baiser, sa main libre venant se loger dans les cheveux de son petit ami. Hmm. Ils sont doux. Il adore cette sensation. Il remarque aussi qu'Ezra a plus de tatouages qu'avant. Mais ça ne lui déplaît pas, il le trouve tout aussi magnifique.

« Plus jamais.. Oh non.. Tu es enfin là.. Oh Ezra.. C'était bien trop long, tu m'as tellement manqué.. Oh mon dieu.. »

Il n'en revient pas, alors il le serre contre lui, presque à l'en étouffer. Parce que plus jamais il ne le laissera partir, il en est certain. Pleurant toujours, le plus âgé sourit bêtement en logeant sa tête dans son cou, respirant son odeur, mordillant sa peau.

« Qu'est ce que je t'aime.. Putain je t'aime.. »

Ils sont beaux, ils se sont manqués alors ils pleurent l'un dans les bras de l'autre quand ils se retrouvent. Erza se sent incapable de faire un pas, blottit contre Armani, serré contre lui, à murmurer des je t'aime à n'en plus finir. Il ne veut plus jamais se décoller de lui et il sait qu'avec cet anneau, Armani pense la même chose, qu'il a pensé à lui tout ce temps, qu'ils s'aiment à la folie. Il pourrait lui répéter des centaines de fois. Entre deux paroles, Erza dépose des millions de petits baisers sur la bouche de son aimé.

"Oh t'es beau ... t'es tellement beau ... Mon Armani .. Mon homme .."

Son homme, comme il avait l'habitude de l'appeler. Il sourit bêtement. Il se sent bien, heureux comme il ne l'a pas été depuis longtemps. Il l'embrasse de nouveau. Le parfum d'Armani l’envoûte.

"Raconte moi tout ... je veux tout savoir de toi ... faut qu'on rattrape le temps perdu alors parle moi de toi ..."

En restant collé, Erza se réchauffe à son contact. Son café est froid depuis longtemps. Il dévore Armani des yeux. Il ne le lache pas, il ne le lache plus, il ne le lacherai jamais plus.

Ils s'aiment, ils s'enlacent en pleurant. Armani refuse de le regarder, il calme ses sanglots et embrasse plusieurs fois la peau de son cou, frissonnant. Il réponds à ses je t'aime, il refuse de le lâcher. Il sent ses baisers papillons et sourit en le regardant dans les yeux, appréciant ses nouveaux tatouages. Il n'en ait que plus beau, plus désirable. Son cœur bat la chamade, mais se sert aussi. Il ferme les yeux et mordille la peau de son cou, le serre plus fort. Ses commentaires lui font plaisir, il rosit légèrement et se mordille la lèvre, effleure le tatouage dans son cou, puis celui au coin de son œil.

« Si je suis beau, alors tu es magnifique. Mon Ez.. Mon amour.. »

Il sourit tout comme lui, caressant sa peau si douce, si blanche. Il l'enlace, se sent heureux de s'être rasé ce matin pour avoir la peau toute douce lui aussi. Et puis il fait plus jeune comme ça. Dans un éternel costume noir a la chemise bordeaux. Il se sent beau, classe, parfait à côté d'Ezra. Les yeux rivés de son amant sur lui le gêne légèrement, mais il sourit en coin et le regarde tendrement. Bon dieu ce qu'il l'aime. Il est tellement amoureux de lui. Parler de lui ?

« Je suis a la tête de l'entreprise qu'avait mon père. C'est.. Je suis riche. Et connu aussi. C'est vraiment très bien. Parce que j'ai plein d'argent. »

Il rigole nerveusement. Il est tellement perdu, il ne sait plus quoi dire. Il le serre et embrasse son front.

« Tu es magnifique, j'adore tes tatouages.. »

Avec les retrouvailles vient l'envie de lui, de le tenir, de ne plus jamais le lâcher, de se coudre dans ses bras. De l'aimer si fort, des années durant, des siècles durant, de ne plus jamais lacher ses lèvres parce que ça ferait encore plus mal. C'est dingue cette sensation de l'avoir aimé malgré la distance pendant tout ce temps, de n'avoir sensé de penser à lui, de l'aimer encore, toujours. Entendre les compliments de son homme, ses mots d'amour au creux de son oreille. Ses mains sur sa peau, ses sourires, ses yeux. Les émotions le submergent.

"Mon homme ... Mon Mani ..."

Il le sait, il le sent que Armani n'a jamais aimé que lui. Il se blottit contre lui en l'entendant parler de sa vie, mais il a un instant de tristesse en pensant à la sienne et au fait qu'il allait devoir lui dire tout ce qu'il lui était arrivé, la naissance de Jonah, son mariage, ses parents, ses galères, combien il lui avait manqué. Il ne sait pas comme lui dire tout ça. Il a peur, il commence à trembler. Il préfère entendre parler de ses tatouages. Il se serre encore plus contre lui.

"J'en ai fait d'autres ... J'ai trouvé un tatoueur super sympa et j'avais des réductions ... j'lui ai servi de modèle pour un concours, il a fini troisième ... Je te les montrerai tous ..."

Oui, tous, mêmes ceux cachés sous ses vêtements. Il frémit. Il est à lui, entièrement. Il l'aime tellement fort qu'il reprend ses lèvres, ne cessant de vouloir les goûter. Il l'embrasse avec amour, tendresse, voulant lui dire combien il lui a manqué toutes ces années.

"Je ... Je peux t'offrir un café ? Il faut .. On devrait s’asseoir, j'ai tellement de choses à te dire ..."

Armani sourit bêtement en serrant l'homme qu'il aime dans ses bras, l'embrassant, le tenant pour ne plus jamais le lâcher. Il se sent si bien contre lui, il n'a plus jamais envie de le lâcher, plus jamais. Non, c'est tellement bien de le tenir, de l'avoir retrouvé. Il n'est pas venu a Londres pour rien. Il voudrait l'emmener tout de suite chez lui et ne plus jamais l'oublier, le laisser partir. L'avoir rien qu'à lui, pour toujours. Car ils sont deux et ils s'aiment. Oh ou ils s'aiment. Doucement, il serre son homme, mordille son oreille, admire ses tatouages, pose ses deux mains dans le creux de ses reins et caresse la peau sous le tee-shirt. La peau si douce d'Ezra. Qu'est-ce qu'elle lui a manqué. Il a envie de lui, maintenant. La phrase de son amant le fait rire, il ferme les yeux et sourit en embrassant son front.

« Tous.. hmm j'ai hâte mon cœur, de tous les voir.. Tous.. C'est génial, tu sais ? T'es parfait chéri. »

Le bouclé caresse maintenant les hanches de son amant, de celui qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Malgré les deux aventures qu'il a eut avec des femmes, sans jamais prendre aucun plaisir, simplement pour soulager ce qu'Ezra ne pouvait plus faire. Il le sait, il se doute qu'Ezra a eut des aventures, lui aussi. Et il ne lui en veut pas, c'est naturel, et il a fait la même chose. Il sourit, embrasse encore ces lèvres qu'il aime plus que tout. Il frémit quand Ezra lui propose un café, sent son estomac se nouer un peu. Mauvais pressentiment ? Légèrement oui.

« Tellement de choses ? Du genre.. Hm.. Des mauvaises choses ? Tu sais chéri.. Si tu as eu des amants, amantes, des aventures ce.. C'est rien.. D'accord ? Je comprends. C'est normal.. Tu sais je.. Pour être honnête j'en ai eu aussi.. Deux, précisément.. Juste une nuit, et.. Et ça ne m'a même pas plu.. »

Il lui fait un petit sourire, caresse sa joue, sentant son cœur battre légèrement plus vite. Huit ans. Il a pu s'en passer des choses, en huit ans. Pourtant il reconnaît son alliance au doigt d'Ezra, la même qu'il porte. Alors il ne comprend pas toutes ces choses que veut lui dire celui qu'il aime.

Quand Erza a quitté Armani pour une durée indéterminée, il était horriblement triste, il pensait qu'il ne le reverrait plus jamais. Depuis ce temps, il avait appris à s'en remettre, même si ça avait pris du temps. Il n'avait jamais tourné la page, mais il avait vécu sans lui, pendant de longues années. Puis il y avait eu la vie à deux avec Candy, ce qu'il n'avait jamais vraiment pu supporter. Puis à trois avec Jonah puis lui tout seul avec Jonah. Il s'était consacré à son fils, sortant de temps en temps, couchant très peu et toujours, toujours portant à son doigt l'anneau d'argent d'Armani. Et maintenant, ce même Armani à qui il avait menti pendant longtemps était là, devant lui, à le toucher, à l'embrasser, à lui dire qu'il l'aimait. Et Erza pouvait enfin le serrer contre lui.

Il l'entraîna dans le café en serrant fort sa main et reprend un café au lait avec du sucre et de la cannelle. En faisant la queue, il dévore son homme des yeux le trouvant parfait bien qu'un peu changé, plus âgé, plus mature. Il reste collé à lui, comme s'il refusait intérieurement de le lâcher physiquement comme mentalement. Il prend leurs boissons et s'assoit à une table pour deux, se mettant à coté de lui pour ne pas se décoller plus que nécessaire, gardant sa main dans la sienne et les yeux dans les siens. Il ressemble à un collégien amoureux de son chéri, il se sent niais et il s'en fiche.

Mais il hésite, parce qu'il va devoir lui parler de Jonah. Il soupire et prend une gorgée brûlante avant de baisser les yeux.

" ... Je ... j'ai eu des aventures aussi ... quatre ou cinq, pas plus ... et m-même une femme parce que j'étais ... vraiment trop bourré ... "

Il se sait incapable d'aller plus loin et ses mains tremblent. Il lui vient à l'esprit qu'il n'est peut être pas obligé de lui dire tout de suite, qu'il peut lui cacher un peu la vérité, du moins pendant un petit temps. Il hésite encore et relève les yeux.

"Mais c'est tout ... et c'était rien comparé à ce que je ressens pour toi ... c'est toi que je veux ... Tu m'en veux p-pas ?"

Il est faible, mais pour ne pas gâcher le jour de leurs retrouvailles, il ne dirait rien tout de suite. Il regarde son homme dans les yeux, attendant son verdict.

Armani le suivait avec un immense sourire aux lèvres, tenant sa main comme un jeune couple de huit ans. Entrelaçant ses doigts avec ceux de son chéri, il profite de la longue queue pour s'allumer une cigarette et fume en évitant de cracher la fumée vers Ezra, ne sachant pas vraiment si il fume ou non. Dans le doute, préfère éviter de lui cracher la fumée à la tête. En sentant son homme collé à lui, il sourit encore plus et commande un café long, avec un peu de sucre, puis le suit quand leurs cafés arrivent. Il s'amuse du fait que son amant prenne quelque chose d'aussi sucré, est heureux de le retrouver mais à peur en même temps, qu'il ait bien trop évolué depuis toutes ces années.

Le pdg prend une gorgée de son café et sourit à Ezra, l'écoutant patiemment. Il voit bien que les mots ont du mal a sortir, alors il reste silencieux et lui caresse la main par dessus la table, un doux sourire aux lèvres s'installant quand Ezra termine. Il le sent trembler et ses caresses se font plus précises, plus forte, ciblées à l'apaiser au mieux. Alors il plonge son regard dans le sien et sourit encore plus.

« Et alors ? Ce n'est rien.. J'ai même envie de dire que c'est bien, de faire d'autres expériences pour toi, tu.. Tu es plus jeune que moi. Je ne t'en veux pas chéri. C'est toi que je veux aussi, pour toujours. »

Pour accompagner ses paroles, il caresse son alliance et lui sourit, se redressant pour venir l'embrasser tendrement. Il a envie de lui faire une déclaration au milieu de la rue, de le demander en mariage là tout de suite, de lui dire d'emménager avec lui dans son manoir trop grand, ou même de repartir vivre en Australie avec lui. Il a envie de projets fous tout plein la tête, tout ça parce qu'il a retrouvé l'amour de sa vie.

Il savait qu'il ne devrait pas lui mentir, que ce n'était pas bien de faire comme si Jonah n'existait pas, de lui dire qu'il n'avait pas été marié avant. Il pourra juste lui cacher pendant un certain temps peut être mais après ? Il ne pourra pas laisser son fils chez la nourrice pendant un temps infini. Mais pour le moment présent, mentir lui semble la meilleure solution. Sinon Armani va peut être fuir tellement il aura honte de lui, de ce qu'il a fait, de pourquoi il ne lui a jamais rien dit. Il lui dira quand il aura profité de lui, quand il aura pris un peu de bon temps et de temps romantique avec lui.

A propos de bon temps : revoir son amant lui a donné des envies. Il se mord la lèvre en l'entendant et il ferme les yeux quand il l'embrasse, répondant tendrement à ses lèvres. Il passa ses bras derrière son cou pour le tenir fermement. "Hum Armani ..." Il murmure son prénom comme s'il n'était pas vraiment là, comme si ce n'était qu'un rêve. Il a une telle trouille de le voir partir qu'il préfère mentir sur sa situation familiale et ne surtout pas lui parler de son ex-femme, morte après lui avoir donné un fils.

"Pour toujours c'est toi que je veux aussi ... O-On va chez toi ? Je veux voir ta maison, tes murs, ta douche, ton lit ..."

Certes il a envie de voir Armani dans son lit avec lui. Mais il veut aussi savoir où il vit, quels moyens il a. Il veut tout savoir de l'homme qu'il a en face de lui. Il a l'impression qu'ils sont encore des étrangers l'un pour l'autre, qui ne se sont que trop peu parlés. Il a encore tant à savoir. Il n'y a pas de temps à perdre.

Armani ne voyait que son amant, il serrait ses mains et le regardait tendrement dans les yeux. Son café était terminé depuis longtemps, ce qu'il voulait maintenant, c'était le garder pour toujours auprès de lui. Peut-être le faire emménager chez lui ? Armani aurait voulu voir son visage tatoué tous les matins au réveil, caresser ses cheveux bruns, ses lèvres, l'embrasser, peut-être lui faire une dernière fois l'amour avant de le laisser filer au travail. Pourquoi pas, plus tard, utiliser une mère porteuse pour avoir un enfant avec lui, un fils à qui il succéderait l'entreprise et qu'il aimerait autant qu'il aime son homme. L'épouser, dans une ville magnifique comme Paris, crier au monde entier son amour sincère et pur envers Ezra. Tout ça, c'est ce qu'il voulait là, maintenant.

Doucement, le plus âgé prends la main de son homme et caresse l'annulaire portant la bague, sourit, dépose un baiser dessus. C'est comme ci ils ne s'étaient jamais quittés, malgré les quelques rides sur le visage d'Armani, les nouveaux tatouages sur le corps d'Ezra. Mais ce ne sont que des détails, ils apprendront à se connaître encore, à s'aimer encore plus fort qu'avant. Et plus jamais ils ne se quitteront. Il sourit et le regarde dans les yeux, avant de déposer un billet sur la table et de se lever lentement, tendant la main à son chéri. « Alors viens, je vais te faire découvrir l'endroit où je vis. Peut-être que tu pourrais y rester avec moi ? Tu sais, c'est très grand, très beau, j'ai trois chiens pour nous protéger.. Il y en a un, grand et blanc, je ne sais pas si tu te souviens de lui. Il était tout bébé quand tu as quitté l'Australie. Il s'appelle Sydney. C'est le plus fidèle et le plus gentil. Viens, mon amour, j'ai hâte de tout te montrer. »

Le sourire aux lèvres, il vient serrer la main de son homme puis l'entraîna vers la somptueuse et luxueuse voiture noire qu'il avait appelé discrètement quelques minutes plus tôt et qui attendait Armani ainsi qu'Ezra. Le plus âgé ouvrit la porte arrière et attendit que son amant s'engouffre dans la voiture pour monter à côté de lui. « Ezra, je te présente Julian, mon chauffeur. Julian, à la maison s'il vous plaît. »

Une fois sortit du café, Armani vient serrer son homme contre lui et l'embrasse chaudement, lui caresse la nuque, vient nicher sa main autour de la taille de son amant. Non, plus jamais il ne le laissera partir maintenant. « Tu es mon amour.. T'es ma vie Ezra. Pour toujours on s'aimera et on ne se quittera plus jamais. » Il sourit, caresse doucement sa taille et s'approche de la limousine enfin arrivée. « Je te montrerais tout ce que tu veux d'accord ? On sera tellement bien tous les deux là-bas. Tu penses pouvoir rester dormir mon chéri ? » Il s'arrête devant la portière et l'ouvre au tatoué qu'il aime au plus profond de son cœur, le voit envoyé un message mais ne lit pas, par respect, tournant la tête vers l'avant de la limousine. Il remarque que certains passants se sont arrêtés pour les regarder et fait la moue, entrant à la suite d'Ezra. Il brûle d'envie de lui demander à qui il a envoyé un message, mais n'ose pas. Après tout, ce ne sont pas vraiment ses affaires.. Pour le moment du moins.

Il s'installe confortablement dans la limousine et enlace son chéri, pas de ceintures en vue, il referme la porte et Julian démarre vers la maison d'Armani, son manoir, où résident ses domestiques, ses chiens, son splendide jardin et tout ce qu'il possède. Il en est fier, il a fait tout ça pour Ezra, pour qu'il soit heureux avec lui. « Une limousine, une cuisinière qui fait aussi le ménage, des chiens de garde, un chauffeur et un jardinier. Tout ça c'est pour ton bonheur mon amour, j'ai pris peut-être un peu trop longtemps, mais regarde tout ce que j'ai construit rien que pour nous. Juste pour tous les deux. » Il l'embrasse tendrement, caresse sa joue, sa main descend vers son cou par la suite, il sourit en coin, est fou de lui, totalement. Il sent le désir d'Ezra, le ressent aussi et le presse contre lui, caressant ses reins. Son corps tatoué lui a tellement manqué. Il le trouve mince, mais tellement beau. « Oui c'est une grande maison. Il y a quatre chambres à l'étage, y'en a une qui est devenu mon bureau, je travaille principalement chez moi.. et deux chambres en bas, une c'est une bibliothèque, avec un piano, des chevalets, tout ça.. Et l'autre est vide pour le moment, je ne suis ici que depuis deux mois environ. Je te cherchais tout le temps et je te trouve enfin.. » Il ferme les yeux et l'embrasse dans le cou, respire son odeur, glisse une main sous son haut. « Tu m'as manqué mon amour.. Je t'aime, je t'aime tellement.. »

Armani n'a d'yeux que pour son amant enfin retrouvé. Le sourire aux lèvres, l'œil étincelant, il le couve du regard, apprécie sa beauté, sa finesse, ses tatouages. Il dépose un baiser sur sa joue, dans son cou, sur son oreille avec un grand sourire. Sa phrase le fait rire doucement, il l'enlace et se mord la lèvre. « J'ai tout fais pour toi, mon amour.. Pour que tu ais le luxe que tu mérites. J'ai travaillé dur pour t'offrir tout ce dont tu as besoin, Ezra.. Tu es mon prince charmant aussi. » Il sourit, dépose un baiser sur sa tempe et inspire doucement, fermant les yeux tandis qu'un énorme sourire éclaire son visage. « Et tu sais.. Tu me donnes beaucoup déjà. Tu es là, tu m'aimes, tu as encore notre alliance.. C'est encore mieux que ce que j'aurais imaginé. Tu m'as donné ton cœur sur un plateau d'argent, et je t'offre le mien maintenant avec tout le reste. »

Ezra sur lui, Armani se cambre doucement et caresse ses hanches, dépose des baisers papillons dans son cou. Il a envie de lui, certes, mais pas maintenant. Il ne veut pas qu'Ezra lui offre son corps. Alors il ne fera pas l'amour avec lui, ou du moins pas maintenant, pas alors qu'ils viennent juste de se retrouver. Il trouve que ça va trop vite, à peur qu'Ezra pense qu'il lui offre tout ça juste pour profiter de son corps.. Ou inversement. Il a peur. Hochant la tête, il laisse son amoureux s'écarter et prend sa main, les joues un peu plus colorées, fixant par la fenêtre. Ils sont bientôt arrivés. Il serre sa main et inspire. « Et puis.. On est pas obligés de faire l'amour aujourd'hui.. Je.. Hein.. ? On est arrivés regarde. » La limousine s'arrête et Julian vient ouvrir la porte. Armani inspire un coup, embrasse Ezra puis sort en lui tendant la main pour le faire sortir, un petit sourire aux lèvres. « Viens mon amour, je vais te faire découvrir ta nouvelle maison. Peut-être que tu ne voudras pas emménager maintenant, je le comprends, mais sache que cet endroit est autant ta maison que la mienne, et que tu es le bienvenu quand tu veux bébé. »