« Darling, celui là, il a l'air d'un vrai gentleman ! Tu ne le regrettera pas. » « Je n'en doute pas, merci Eva. » Olivia raccrocha et commença à se préparer. Elle travaillait en tant qu'escorte depuis plusieurs années et avait toujours sa Madame pour lui donner des rendez-vous. Elle appartenait à une agence de Call-Girls assez bien réputée dans la ville. Eva faisait en sorte d'avoir tous les types de filles. Olivia, elle, faisait partie de la typique british. Et il est vrai que quand de riches entrepreneurs russes viennent dans le coin, ils aiment bien découvrir autre chose, quelque chose de différent, une femme avec le réel charme anglais et non un faux accent qui vient tout droit d'Ukraine.
Eva était très gentille avec ses filles. Olivia n'avait strictement rien à lui reprocher. Elle se chargeait de prendre les rendez-vous et s'assurait de la fiabilité des clients. Ce métier pouvait s'avérer parfois dangereux. Aujourd'hui, Olivia devait se rendre dans un bar à Soho pour rencontrer un homme. La consigne n'avait pas été très claire mais elle avisera bien une fois sur place. Elle se prépara avec précaution ; Nous étions en début de soirée et la tenue était primordiale. Il ne fallait pas porter une robe qui criait "hey oh ! je suis une catin" mais il fallait tout de même être agréable à regarder pour le client. C'est ainsi qu'Olivia se transformait en Angel. Elle passait du petit jean et du top simple à la belle robe en mousseline achetée pour l'occasion.
Une fois habillée et maquillée, la jeune femme sortit de chez elle pour prendre un taxi. A cette heure ci, les métros étaient bondés et il était hors de question qu'elle prenne le bus sinon elle arriverait en retard.
La première impression est toujours celle qui compte. Il était essentiel pour la jeune femme de plaire lors de cette rencontre car cet homme pouvait devenir un régulier selon les propos d'Eva.
Une quinzaine de minutes plus tard, Angel arriva au lieu ordonné. Elle était tout juste à l'heure. Elle ne savait pas l'identité de l'homme qu'elle devait rencontré. Eva lui avait dit que ça serait lui qui viendrait la voir, qu'il voulait garder l'anonymat. C'était compréhensible même si elle trouvait cela risible vu ce qu'ils feraient par la suite.
Peut-importe. Elle passa la porte du bar et se dirigea vers le coin Lounge, le coin bien plus calme et bien plus... luxueux.
Elle jetait un coup d'oeil discret aux personnes dans la salle. Elle ne savait pas s'il était déjà sur place ou non. Elle s'assit sur une chaise haute au bar, enleva sa veste et commanda à boire pour ne pas paraître suspecte ; Elle prit un simple cocktail de fuit pour rester totalement consciente des événements. Elle n'avait plus qu'à attendre que l'individu se présente. Il saurait la reconnaître selon les dires de Madame.  

James poussa la porte du bar dans lequel on lui avait donné rendez vous, avec une certaine circonspection. Il fit quelques pas à la recherche de la femme qui l'attendait avec un air assuré. Pourtant, le quartier de Soho et ce bar n'étaient pas vraiment le genre d'endroits qu'il fréquentait habituellement. Il n'avait pas mis de costume mais il se sentait tout de même trop habillé au milieu des fêtards. Il balaya la salle du regard cherchant également à détecter d'éventuels personnes suspectes. Il avait une réputation à tenir et ce qu'il s'apprêtait à faire ce soir avait le pouvoir de totalement la détruire...Mais personne ne semblait se soucier de lui ou même le reconnaître. Il ne put alors qu'admettre combien il était judicieux de sortir des sentiers battus. Sortir des sentiers battus, c'était également l'expression polie qu'il employait pour dire poliment qu'il allait ni plus ni moins rencontrer une prostituée de luxe. Il n'aurait jamais pu penser que c'était aussi facile. Un coup de téléphone à une certaine Eva, et l'affaire était pliée. Toutefois, pour ce premier rendez vous, il souhaitait seulement voir à quel genre de fille il aurait à faire s'il se décidait vraiment à sauter le pas. Car il fallait le dire, il avait encore quelques doutes.

Rapidement, il retrouva celle pour qui il avait fait le déplacement. Une brune superbe qui l'attendait déjà au bar du Lounge. Il la reconnut grâce aux photos qu'il avait vu sur son site. Il l'avait choisi tout spécifiquement. Principalement parce que rien en elle ne lui évoquait la douce Eleanor. Elle portait une robe qu'il trouva très distingué et il fut agréablement surpris par son allure élégante. Il avait imaginé cette scène de rencontre en se tablant sur des clichés, il s'en rendait compte maintenant. Il cessa d'ailleurs de la regarder et s'approcha d'elle. Il s'installa sur le tabouret à côté d'elle. « Vous devez être Angel ? » . Elle inclina la tête gracieusement pour acquiescer.  Il trouvait tout cela tellement excitant. Et pour la première fois depuis qu'il avait intégré Downing Street, il se sentit un petit peu vivant. Il se fit la réflexion qu'il ne devait pas être le premier. Il accrocha le regard de la créature installée à ces côtés, attendant qu'elle dise quelque chose mais elle demeura silencieuse. Il ne savait pas quelles étaient les conventions en vigueur alors il fut tout simplement lui même. « Un prénom très poétique. Vos parents devaient être des gens très raffinés » . Il laissa échapper un petit rire désabusé à l'instant même où il fit cette remarque. Décidément il n'était que trop novice. « Mais bien sûr, ce n'est pas votre vrai prénom, n'est-ce pas ? » . Il venait sans doute de violer une des règles concernant l'anonymat mais il aimait tout savoir, tout contrôler. Par d'ailleurs, il continua à prendre les choses en main. « Je vous offre un verre ? Quelque chose d'un petit peu plus fort, peut être ? » . Boire dans les bars luxueux et discrets avec de jolies femmes était une activité qu'il appréciait cela allait sans dire.
 

La jeune femme acquiesça quand l'homme en question lui demanda si elle était Angel. Sans rien dire de plus, elle le détaillait discrètement. Il était très bel homme, début de la trentaine. Il avait tout l'air d'un gentleman comme son agent le lui avait dit. Son visage lui était familier mais elle n'avait aucune idée d'où elle avait bien pu le voir. Il avait de l'allure, bien habillé mais pas trop. Plutôt classique. Une alliance au doigt, il était donc marié.
Il renchérit alors elle comprit qu'il était également charmeur et que c'était probablement sa première fois avec une escorte. Parfait. Elle aimait les défis. Angel sourit à sa remarque et finalement lui répondit « En effet, ce n'est pas mon vrai prénom et il faudra s'en contenter. Je suis heureuse qu'il vous plaise ceci dit. »
La brunette avait longtemps hésité sur le choix de son pseudonyme, le jugeant bien trop important pour le prendre à la légère. Finalement elle avait choisit Angel tout d'abord par son sens littérale mais aussi métaphorique. Elle aimait pensé d'elle comme une sorte d'ange douce, réalisant les désirs des hommes.

Même si elle n'en était qu'au quart de son cocktail de fruits, elle répondit volontiers à la proposition de son voisin.« Avec joie, je prendrais la même chose que vous. »
Il ne faut jamais être soit-même lorsqu'on est escorte, sinon c'est la meilleure solution pour faire du mauvais travail.
Repoussant son verre sur le côté, toujours souriante et aimable, elle entama la discussion sur ce qui les avait emmener à se rejoindre ici, dans ce bar tout en essayant de faire fi du fait qu'elle connaissait déjà ce visage.
« Eva ne m'a pas dit qui vous êtes, ni même ce que vous recherchez, je suppose que c'est pour cette raison que nous nous retrouvons ici ? »
Elle parlait avec légèreté, le volume sonore assez bas mais sans gène apparente. Elle savait ce qu'elle faisait et il ne fallait surtout pas oublier que la première règle était de rester discrète. « Y-a-t-il des choses sur lesquelles je peux vous éclairer ?»

Les yeux de son rencart de la soirée s'attardèrent brièvement sur son alliance. James eut un sourire au coin face à l'attitude de la jeune femme qui prétendait s'appeler Angel. En bon politicien qui se respectait, il était plutôt bon pour deviner ce que pensait les gens à l'aide de leur physionomie. A ce moment là, il croyait deviner qu'elle le prenait pour un total goujat. Il ne l'en blâmait pas. Sa remarque sur ses parents étaient on ne peut plus ironique. De toute façon, il avait affaire à une vraie professionnelle, il put le constater quand elle lui répondit poliment qu'en effet, ce n'était pas son vrai prénom. Cela l'étonna moins que le fait qu'elle accepte de boire la même chose que lui. Il s'était attendu à un refus catégorique. Il se devait d'ailleurs d'éclaircir le mystère, au risque de tuer tout le charme de la rencontre. « J'ai lu quelque part que les femmes de votre profession ne devait jamais boire d'alcool quand elle était '' en service'' … Que ferez vous si je commande de l'alcool ? » . Elle avait repoussé son verre dans un sourire, comme si elle ne prêtait aucune attention à ce qu'elle buvait. Il trouvait ça troublant. Était-ce là quelque chose qu'elle faisait avec tous ses clients ? Buvait-elle la même chose qu'eux pour leur fait plaisir ? C'était tellement impersonnel... et ça la plaçait aussi dans une position de soumission comme s'il décidait déjà pour elle. Cela lui rappelait l'horrible chanson qu'il avait entendu à la radio en venant ici... Elle était toutefois très directe et bientôt ils commencèrent à parler des raisons de la présence de l'anglais ici. « Eva a respecté mes souhaits en ne vous disant rien. Un bon point pour votre petit commerce. Voyez vous, j'aimerai qu'on fasse les choses d'une certaine manière. A supposez qu'on fasse quoi que ce soit. » . Il ménagea son effet en n'en venant pas directement comme elle aux faits. Il s'empara du cocktail à base de fruits qu'elle buvait avant son arrivée, et le renifla d'un air amusé avant de le reposer et de continuer la conversation comme si rien n'était. « Pour ce qui est de mon identité, je ne pense pas que ce soit nécessaire que vous sachiez quoi que ce soit. Vous gardez la vôtre secrète, je ferai de même. Pour ce qui est de ce que je veux, je dirai la même chose que tous les autres, je suppose... Mais d'une certaine façon. » . C'est à ce moment là qu'il se rendit compte que dire exactement ce qu'il voulait dénaturerait fortement ce truc en question. Peut être même qu'il allait devoir révéler un peu de sa vie privée. Mais il n'avait pas le choix. C'est lui qui avait organisé ce qui allait ressembler à un entretien d'embauche. « Tout d'abord, j'ai quelques questions d'ordre technique. Je voudrais clarifier quelques points. Cependant, mes questions risquent de paraître rudes à vos oreilles... Et je voudrais que vous signiez un contrat de confidentialité. » . Le mot était enfin lâché, le test enclenché. Maintenant, il convenait d'observer la réaction de la principale intéressée.
 

Le client potentiel avait l'air de s'être renseigné sur la vie des call-girls. Sur leurs actions, sur ce qu'elles devaient faire. Comme le fait qu'il savait concernant la consommation d'alcool. Olivia était un peu prise de court, elle ne s'était pas vraiment attendue à une réponse de ce genre. En principe, les clients trouvaient ce passage plutôt facile. Ils commandaient les deux verres et fin de la discussion. Cet homme là n'avait pas l'air très facile à vivre. Ou peut-être était-ce parce qu'il était un débutant et qu'il voulait en savoir plus sur cette profession. Oui, peut-être était-ce simplement de la curiosité. La jeune femme lui répondit galamment mais sincèrement. « Vérifiez vos sources monsieur. Si vous commandez de l'alcool, alors je vous distrairez pour que vous ne vous rendez pas compte que je ne bois pas, ou alors, je viderais le verre discrètement dans la plante à ma gauche ou si je suis d'humeur, il se peut que je finisse le verre » Elle n'avait pas pour habitude de dévoiler ses tours mais visiblement, elle n'avait pas vraiment le choix. A l'arrivée du jeune homme, elle pensait qu'il serait facile à dompter mais il en découlait tout autre chose. Il n'était probablement pas assi simple que les vêtements qu'il portait. De plus, le fait que son visage lui soit familier la perturbait de plus en plus. Elle restait calme et gardait son contrôle. Avec un peu de chance, il finirait par se présenter et alors elle remettrait enfin le nom sur son visage. Il reprit la parole et elle afficha un visage neutre à présente. Le but était d'être classe, attirante sans pour autant passer pour une cruche à force de sourire comme un pimbêche. Elle le laissait poursuivre sans l'interrompre. C'était probablement l'une des meilleures façons pour apprendre à connaître quelqu'un, à le cibler. Une fois lancé, il semblait… Arrogant et même hautain.
Il continua, il était sûr de lui même s'il se contredisait légèrement. Une fois terminé, une fois qu'il ait parlé de contrat de confidentialité, Olivia ne pu s'empêcher de sourire à nouveau. Elle n'était pas folle. Si le visage de l'homme lui faisant face lui disait quelque chose, ce n'était pas pour rien. C'était donc à son tour de se défendre. C'était comme un entretient d'embauche. Elle devait être parfaite pour lui montrer qu'il en aurait pour son argent. Toutefois, ça ne servirait à rien de l'allumer. Il savait bien ce qu'il aurait si jamais l'accord était signé. « Très bien, c'est votre choix de garder l'anonymat et on respecte ça parfaitement dans l'agence. » Elle rétorqua puis marqua une petite pause, un peu confuse, préparant ses mots avec précaution. « Mais… êtes-vous certain qu'il est nécessaire de signer un contrat de… confidentialité ? Si vous y tenez vraiment, je pense que c'est tout à fait possible, il faudrait juste que j'en parle à Eva avant. J'espère que vous comprenez, je ne peux pas prendre de decisions importantes comme celles ci sans la consulter. » Elle hésitait. Devait-elle l'appeler tout de suite ou alors attendre de la voir en face à face. Le mieux était de demander au principal interessé. « Je peux l'appeler tout de suite si vous le voulez.»

Au fur et à mesure de l'entretient, Olivia se rendait vraiment compte de l'homme auquel elle avait affaire. Elle ne savait pas vraiment si elle en était très enjouée; Mais peu importe, elle devait laisser ses sentiments de côtés. Elle se demandait juste s'il avait paru aussi désagréable au téléphone avec son agent. Agent qu'elle avait vraisemblablement devoir appeler très prochainement. Sans aucun doute, c'était un control freak. Elle aussi en était un. Heureusement qu'il allait la payer très cher pour qu'elle laisse sa folie de côté. « D'accord… Je vais appeler mon agent tout de suite alors. » dit-elle en se levant de son tabouret, emportant son sac à main avec elle. « Excusez moi deux petites minutes. » Elle alla à l'extérieur du bar où elle put passer son coup de téléphone en paix. Eva décrocha au bout de 2 sonneries.
« C'est moi… Dis, le client que tu viens de me filer… t'es sûre qu'il est ok ? J'ai l'impression que c'est un dominateur… Aussi, il veut signer un contrat de confidentialité. Je le fais?  »
« Ne t'inquiètes pas Darling, il sait très bien que tu ne fais pas de SM, c'est écrit sur le site. Pour le contrat, oui, n'hésites pas un instant ! Je t'assure qu'il risque d'être un très bon client. »
« Ok, merci. »
La conversation fut très brève mais elle suffit à rassurer Olivia sur la personne avec laquelle elle s'apprêtait à signer un contrat. Il ne devait pas être quelqu'un avec des gros penchants bizarres comme le sadomasochisme ou encore le fétichisme des coquillettes suite à une enfance remplie de féculents. Elle revint directement dans le bar ou ledit gentleman l'attendait avec les deux verres de vins qu'il avait servit juste avant qu'elle ne s'en aille. Maintenant, elle lui avait avouer son petit tour concernant l'alcool, elle se demandait si elle allait essayer de feinter ou si elle allait boire le verre sans se cacher. Elle revint radieuse et s'assit. « Bonne nouvelle. La conversation va pouvoir continuer. C'est d'accord pour le contrat. » Même si elle savait que l'homme n'allait plus rester très longtemps anonyme pour elle. Déjà par ce qu'ils feraient par la suite mais aussi parce que sa curiosité la pousserait à aller fouiller sur internet les londoniens connus… artistes, politiciens, journalistes etc.
Elle prit le verre de vin entre ses doigts et remua le liquide clair doucement. L'odeur du vin se fit sentir un peu plus forte. Cet homme avait du goût, c'était indéniable.
« Je dois dire que vous m'intriguez mais je suis sûre et certaine que l'on va bien s'entendre. » Elle allait continuer mais s'arrêta, pensant à un détail qu'elle n'avait pas discuter avec sa patronne. Le contrat en question. Devait-elle le signer de sa vraie identité ? Elle verrait en temps voulu. A la place, elle préféra engager une conversation différente tout en ne lâchant pas son verre.
« Vous êtes de la région ou juste ici pour des vacances ? » 

Plus elle passait du temps avec l'individu qui lui faisait face, plus Olivia avait envie de lui foutre une gifle et de lui faire ravaler son arrogance. Cependant, ce soir, elle était Angel. Elle devait faire fi du fait que ce mec était méprisable à souhait et lui offrir tout ce qu'il voulait. Elle remarquait que toutes ses années de self control quand ses amies au lycée essayaient de lui couper les cheveux n'étaient pas vaines. Elles lui étaient très utiles à cet exact moment.
Elle prit le smartphone en question, lut en diagonale ce que disait le contrat, réfléchissant à la signature qu'elle allait bien pouvoir utiliser. Elle avait des doutes. Elle ne savait pas si elle devait signer avec son vrai nom ou celui d'escorte. Soyons francs, personne à part les clients ne savaient son nom d'escorte. De plus, elle ne voulait pas se ridiculiser devant Mister Anonymous. Qu'importe ! Elle comptait bien googler l'individu pour avoir son identité dès qu'elle aurait quitté le bar, elle pouvait bien mettre sa vraie identité. On avait qu'à dire que c'était donnant/donnant. Elle signa sur l'écran tactile, essayant de faire des lettres pas trop grossières. O. Vercetti.
Elle avait plutôt réussit pour dire qu'elle détestait ce genre d'écran tactile.
« Cheers »
Lorsque fut le moment de trinquer, elle suivit le regard du client et le tintement du verre ajouta une touche joyeuse à cet entrevue. Elle avait beau avoir eu l'impression d'avoir signé le pacte du diable, elle se souvenait qu'Eva lui avait dit que tout était en règle et essayait de se réconforter. Alors, elle suivit le mouvement du client et but une gorgé du vin qui se trouva être très bon. Elle devait avouer qu'elle le trouvait quand même interessant bien qu'il soit insupportable. Il devait être de ces gens qui trichent pour gagner chaque compétition; allant jusqu'à démonter un Rumick's cube entier pour le réussir.
Avec sa naïveté légendaire, la jeune femme avait cru qu'une fois le contrat signé, l'homme se montrerait plus… charmant. Elle avait eu tord. Atrocement tord. Elle se demanda si sa dernière réplique était une blague et ne pu s'empêcher d'hausser un sourcil en ouvrant les yeux un peu plus grand. Celle ci, elle ne s'y attendait vraiment pas. C'état une première. « Je uhm… Non. C'est de la pure et simple courtoisie. »
Elle se demandait s'il était utile de lui demander s'il savait ce qu'était ce mot mais elle se retint. Elle n'oubliait pas qu'il deviendrait un bon client qui lui rapporterait 250£ l'heure. « Mais si vous voulez, on peut en parler directement. Vous savez tout ce que vous voulez savoir ? Le tarif ? Ce que je fais ou non ? » Elle essayait de se montrer aussi calme qu'au début de l'entretient mais elle avait plus de mal. Contre toute attente, elle reprit une gorgée de vin. Si elle devait le supportait, elle allait finalement devoir boire un maximum.

Angel avait à présent décidé de se concentrer sur le physique de monsieur X. Il était hautain et méprisant mais au moins, il n'était pas dégueulasse à regarder. C'était même tout le contraire. Un bel homme qui avait un charme fou du moment qu'il n'ouvrait pas la bouche. Elle hochait la tête quand il lui demandait ce qu'il voulait savoir. Elle restait concentrée. C'était un moment important qu'il ne fallait surtout pas foirer. La jeune femme était plus clame que tout à l'heure jusqu'à ce qu'elle entende parler de simulation. Elle resta bouche bée l'espace de deux secondes, ne sachant pas vraiment comment prendre cette question. Encore une fois, elle se demandait si c'était une blague. Ensuite, elle se dit qu'il faisait simplement parti de ses personnes vraiment surprenantes. Un peu comme perdre une valise chez soi. Ca semble inconcevable mais ça existe. Malheureusement.
Elle s'éclaircit la gorge et répondit à ses premières préoccupations « Concernant le lieu, ça peut être chez moi ou alors à l'hôtel, c'est selon vos préférences… Dans les deux cas il faut me prévenir 1heure à l'avance. Pour ce qui concerne l'hygiène, c'est très rigoureux. Mon hygiène est aussi importante que la votre alors avant chaque rapport, on prend une douche.  Si le rendez vous à lieu chez moi, en principe, je suis prête avant l'arrivée du client mais si vous le voulez, il est également possible de se laver ensemble. Ensuite, le préservatif est imposé à chaque rapport. »
Elle fit une pause pour faire en sorte de savoir comment répondre à sa dernière question de monsieur X. Ce n'était pas chose simple. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de gagner un peu de temps puis replongea son regard dans celui du client qui attendait sa réponse.
« Je suis en effet payée à l'heure ; Ensuite, le rendez vous peu s'éterniser de quelques minutes une fois l'heure écoulée. Après, vous pouvez toujours prendre un rendez vous plus long si vous voulez… que les choses durent plus longtemps. Il est même possible de passer toute une nuit ensembles. » C'était vraiment étrange de parler ouvertement de son travail avec le client. Elle avait l'impression que tout le mystère, tout le charme de la relation s'en allait petit à petit au fur et à mesure qu'elle parlait et elle s'en voulait pour ça. Ceci dit, elle ne voyait pas comment répondre autrement à ces questions. « Pour le reste, permettez moi de vous rappeler que vous payez pour votre orgasme, pas le mien. Aussi, vous avez fait appel à une professionnelle, si vous ne voulez pas de sexe simplement mécanique et pas de maîtresse, vous avez fait appel à la bonne personne. » Elle ne put s'empêcher d'avoir un sourire en coin. Elle n'était pas devenue Call girl pour rien, avant tout, elle aimait le sexe. Une fois les explications terminées, elle se sentait étrangement gênée. C'était bien la première fois qu'elle se sentait comme ça. A croire, qu'elle était beaucoup plus à l'aise une fois nue avec le client plutôt qu'en train de parler des détails pratiques.
« J'espère très sincèrement vous avoir éclairé par rapport à vos interrogations… » Elle refit tournoyer le vin à l'interieur de son verre et s'adressa de nouveau à son interlocuteur. « Ce vin est très bon. Dites moi, dois-je vous appeler par un certain nom ? Un pseudo peut-être ? Ou dois-je me contenter de « Monsieur anonyme » ou « monsieur X » ? » Rigola-t-elle.
Elle essayait à présent de divertir l'atmosphère, espérant ne pas l'avoir effrayé car après tout cela, elle avait presque envie de voir quel genre d'amant il pouvait bien être.

Angel se demandait quand est-ce que ledit client allait terminer ses questions pour lui donner un rendez vous. Heureusement, elle n'avait rien de prévu pour la fin de soirée, elle ne serait en retard nul part si jamais ce dernier la retenait encore plus avec ses doutes. S'il connaissait la courtoisie —quoi qu'il y avait aussi beaucoup de doutes à ce props — il ne connaissait certainement pas la simplicité et la délicatesse. Elle avait pourtant l'habitude d'entendre des horreurs à son propos par rapport à son travail, mais ça ne venait jamais du client lui même. Elle tenta de le rassurer du mieux qu'elle pouvait, faisant encore une fois fi de ses remarques déplaisantes. « Quoi qu'il en soit, connaître mon identité ne vous avancerait à rien, en fait si on choisi un pseudo, c'est pour donner un peu plus de rêve et de mystère au client. Alors que mon domicile est juste un endroit pour faire… ce que vous savez, mais ne vous en faites pas, l'agence est très protectrice avec les filles et je n'ai jamais eu ce genre de problèmes avec un client. » Ceci dit, l'homme ne rassurait pas Olivia. Pourquoi toutes ces questions ? Prévoyait-il de l'attacher dans sa propre demeure et de la laisser se faire bouffer par des chiens comme dans un roman de Stephen King ?  Une fois le rendez vous terminé, elle appellerait Eva pour avoir un peu plus de vérification sur ce client… il ne l'effrayait pas mais elle n'était pas très à l'aise non plus.
Puis, il parla de la durée du rendez vous. La jeune femme ne voulait pas le contredire ou lui paraître insensible à ses besoins mais elle devait être claire « C'est comme ça partout, on a tous un temps imparti à respecter.  » Elle sourit « Je suis sûre que vous êtes un homme très organisé, je doute qu'il y ait un quelconque soucis. » Elle était également sûre qu'il ne lui fallait pas plus d'une heure pour faire ce qu'il avait à faire. Il devait être un homme plutôt occupé à vouloir tout contrôler. Elle était aussi sûre et certaine qu'il saurait ce qu'il aurait envie de faire à l'avance. Ils étaient tous comme ça. Tellement prévisibles.

Cela dit, cet anonyme serait un challenge. Rien que le supporter serait un défi. Par chance, elle adorait les challenges. Une nouvelle fois, l'anonyme prouvait qu'il était dépourvu de politesse. Elle serra les dents, prit une nouvelle gorgée de son vin.  La pauvre allait devoir boire à chaque fois avant un rendez vous avec ce jeune homme, elle finira alcoolique en plus d'être une pute. Mourra dans un caniveau.
Et lui, ne saura jamais que c'est de sa faute. Elle reprit. Contrairement à une poupée gonflable, elle avait (malheureusement pour lui) des sentiments et une bouche qui lui servait à les exprimer. Elle allait ceci dit jouer le jeu. Pas trop non plus.  « Ce qui me rend meilleure ? Je suppose déjà que le fait d'être réelle est un plus… Je ne me trimbale pas de MST et aussi, on dit souvent que je plais parce que je suis inteligente car je suis diplômée. En bref, j'ai de la conversation, de l'humour et je me débrouille très bien dans ce que je fais… Contrairement à ce que vous pouvez penser je suis devenue escorte par choix, par parce que je n'avais que ça comme option. Et puis… je ne vous cache pas qu'il y a des hommes qui aiment le sexe mécanique, alors on s'adapte. Que ce soit ou non ce que vous désirez, je pense pouvoir vous donner un entière satisfaction. » Elle reprit sa respiration, se radoucit très clairement et repris en l'aguichant. « Sinon, les critiques sur le site peuvent vous aider à comprendre ce que je vaux. » Elle comprenait que les hommes l'a rabaisse car c'était une femme qui est payée pour faire l'amour mais ils avaient parfois tendance à oublier que eux, étaient des hommes qui payent pour faire l'amour justement. Ce n'était pas pour autant qu'elle se permettait de les juger. Elle se retenait de continuer à énumérer les raisons pour lesquelles elle était douée. Elle voulait même dire qu'elle était probablement mieux que sa femme mais cela aurait été bien trop grossier et le contrat aurait certainement été annulé.

Quand la session questions/réponses concernant le boulot fut terminée, elle était soulagée. Elle avait l'habitude d'être beaucoup plus amicale avec les clients, beaucoup moins à parler du travail. Après, il fallait bien une première fois à tout. Quand il enchérit à propos de la qualité du vin, elle ne put se rendre compte qu'en fait, il avait cet air hautain concernant… tout. Pas uniquement parce qu'il était avec une pute. Elle s'en voulait même d'avoir cru qu'il voulait la rabaisser en lui posant toutes ces questions insolites. « Il faut croire que l'on peut toujours être surpris » Déclara-t-elle après la reflexion sur Soho. Certes, elle adorait être invitée à Mayfair ou à Kensington mais elle trouvait que Soho avait son charme. C'était probablement le fait qu'elle venait d'une petite ville. Elle restait une campagnarde dans l'âme. « Allons-y pour le pseudo » dit elle en rigolant. « Je vais vous appeler Gabe alors ! Comme vous dites, ça reste dans le contexte. Pour mon pseudo… j'ai longtemps hésité et puis en fait, j'aime bien me dire que les clients pensent à moi comme à un ange. Et puis, pour être honnête… j'adorais le personnage d'Angel dans BTVS. » Elle rigolait puis se demanda directement si elle avait bien fait de lui dire la vérité. C'était pour ainsi dire… sortit tout seul. Il avait l'air tellement snob qu'elle ne savait même pas s'il avait une quelconque connaissance des séries télévisées américaines. Tant pis, c'était dit et elle ne pouvait pas revenir en arrière. « Je ne vais pas vous mentir, mais c'est vrai que votre visage m'est étrangement familier. Dès l'instant où vous m'avez abordé à ce bar, je me suis dis que vous étiez connu en Angleterre. » Elle allait enfin devenir l'escorte d'un homme connu. Bien que ce n'est que très peu valorisant, elle se demandait si sa relation avec lui allait être différente de celle qu'elle avait avec les autres hommes. Bien sûr, le caractère bien trempé de l'individu allait rendre les choses… interessantes. Mais peut-être n'était-ce qu'une façade. Il essayait peut-être de se faire passer pour cet homme écoeurant tout simplement car il n'aimait pas les premiers contacts. Surtout lorsque l'on s'apprête à tromper sa charmante épouse. Qui sait ? Elle espérait le connaître un peu plus. « Pensez vous que cet entretient devient concluant ? » finit-elle par dire, un peu gênée, et surtout, très peu sûre de comment l'homme allait réagir face à la tirade de la jeune femme.

Angel était ravie de la tournure que prenaient les choses. Gabe paraissait plus… humain et il semblait même s'inquiéter de savoir s'il avait blessé la jeune femme ou non. Elle ne l'avait pas été mais presque. Disons plutôt qu'elle en avait prit pour son grade ce soir. Comme quoi, être une prostituée n'était jamais simple, même avec les clients potentiel. « C'est moi qui suis maladroite, pardonnez moi. C'est simplement que je n'ai vraiment pas l'habitude d'avoir des clients qui se posent autant de questions sur ce boulot. C'est… délicat pour moi d'en parler » d'en parler sans passer pour une catin qui se tape les trois quarts des hommes d'affaires du pays. C'était impossible, c'était la vérité. Mais comment entretenir la flamme, la séduction, le jeu si l'on rappel sans cesse qu'il n'est qu'un pion parmi des dizaines. C'était ça le problème. Bien que se faire insulter de poupée gonflable et se faire comparer à un hôtel était également un problème.
Soit, ils avaient visiblement passé la partie la plus contraignante de l'entretient. La brunette se détendait sans pour autant s'affaler sur le dossier de son tabouret. Sa posture était l'un des attribues les plus importants de la soirée, elle gardait le dos droit, légèrement courbé en avant vers le comptoir où ses bras étaient placés. Quand Gabe s'interessa à ses études, elle ne put réprimer son sourire. Qui plus est, un sourire sincère. Elle adorait parler de ses études, c'était probablement l'une des meilleures périodes de sa vie. « Merci, j'apprécie beaucoup. Oh et oui bien sûr, je suis diplômée en management et en sciences de l'information… Si vous voulez en savoir plus je pourrais toujours vous en parlez… plus tard. » Cela en disait peu, sauf que durant toutes ses études elle avait apprit en mercatique à vendre des objets et qu'aujourd'hui elle se vendait elle-même. Voilà finalement une suite logique à ses études qui n'avaient débouchées que dans un cul de sac.  

Même si elle y avait pensé, Angel avait du mal de se dire que quelqu'un ne connaissait pas Buffy. Cette série était pourtant mondialement connue non ? Elle se demandait s'il allait la prendre pour une attardée si elle avouait que ce n'était rien de culturel… plutôt même le contraire. « Non en fait, Buffy, c'était une série télé que je regardais quand j'étais adolescente » Dit-elle en souriant, un peu gênée face à cet homme cultivé. C'était d'ailleurs bien l'un des seuls sujets de conversation que je partageais avec mes soeurs. Suite au compliments du jeune homme, elle se mit à rougir, du moins, c'est ce qu'elle pensait. « C'est adorable, merci. » Il parla de sa position sociale, de sa femme, alors elle acquiesça, cherchant des paroles réconfortantes ou du moins, polies. « Ne vous en faites pas, tout se passera bien. » En disant ces quelques mots, elle les regretta. Elle se serait cru dans un mauvais film d'horreur, promettant à son enfant que tout allait bien se passer malgré un groupe de jeunes ados prêts à tuer tout le monde. Néanmoins, le fait d'apprendre qu'il était dans la politique était déjà un plus pour la demoiselle. Elle allait pouvoir regarder sur internet de quel parti il était et surtout allait-elle oser en parler en sa présence ?
Quand Gabe lui avoua que l'entretient s'était bien passé et qu'il y aurait en effet une prochaine fois, elle criait de joie intérieurement. Elle avait longtemps doutée par rapports à ses réactions face aux piques du client. Un sourire en coin suffit à exprimer sa satisfaction.
Lorsqu'il posa sa main sur la cuisse elle haussa un sourcil et plongea ses prunelles vertes dans celle du politicien, loin d'être gênée ou frustrée. C'était même tout le contraire. La partie la plus amusante. « Pour la suite, il faudra en effet contacter Eva mais si nos rendez-vous deviennent réguliers alors vous pourrez me contacter directement. » Ils s'aguichaient mutuellement. Les regards intenses et magnétiques et la pression de sa main sur sa cuisse laissaient présager ce qui se passerait. Elle aussi avait de plus en plus envie de savoir ce que cette rencontre allait donner mais ce n'était surtout pas des choses que l'on disait à un client étant donné qu'on le veille ou non, on y aura droit. Après tout, elle reste payé pour lui faire entendre ce qu'il veut.
Elle posa finalement sa main sur celle de Gabe et la repoussa doucement. Elle se leva de son tabouret et attendit qu'il fit de même. Qu'il paye l'addition aussi. « Tout vient à point à qui sait attendre » ajouta-t-elle avec un sourire radieux. « J'espère avoir de vos nouvelles, Gabe. » elle continua en remettant sa veste qui lui couvrait les bras et d'un geste de la main, elle replaça un de ses mèches de cheveux.